Rizzo
L’Art est un mensonge qui nous aide à dire la vérité” (Pablo Picasso)
Fils d’immigrés italiens, Rizzo est né à Aubervilliers, « quand les HLM remplaçaient taudis et jardins ouvriers de la banlieue rouge. Trente-Glorieuses où les classes populaires avaient soif de consumérisme mais aussi de connaissances et de culture. » Une description poétique et atypique des années 60, émanant d’un autodidacte nostalgique des vraies valeurs humaines. Dans les années 70, le 93 (son département de naissance) bouillonnait d’une culture populaire portée par une jeunesse d’origine modeste mais très créative. Une « Factory 93 », comme le dit Rizzo, d’où sont sortis Fred Chichin et Diaz. Mais aussi Jean-Baptiste Mondino, auquel il doit son amour de l’image.
Avant qu’il ne devienne célèbre, il a initié Rizzo à la photo avant de collaborer avec lui sur divers projets (reportages, photos, affiches). C’est à l’école des Beaux-Arts de Paris qu’il s’initie à la sérigraphie au pochoir dans l’atelier populaire. Techniques qu’il a utilisées par la suite pour la production d’affiches, de pochoirs ou de toiles avec techniques mixtes.
Fasciné par le développement digital et ses potentialités créatives qu’il considère comme quasi magiques, il utilise, pour enrichir ou compléter son travail, une tablette graphique et un ordinateur. Il définit son art et ses œuvres comme Néo Pop. Il reste fidèle à l’esprit de l’art populaire qui se veut non élitiste. Ses œuvres sont plus figuratives qu’abstraites. Il utilise différentes technologies, recycle et détourne les images et se sert de l’ancien pour créer du nouveau. « Interrogeant le réel et ses préoccupations, contestant ce qui est contestable. » Il semble fasciné par la fin des choses : une histoire d’amour qui s’achève comme dans son œuvre intitulée Spleen (pluie, chagrin, rupture, alcool, clopes et larmes) ou l’espèce humaine dans Androïde City, illustrant un monde peuplé d’androïdes qui pleurent les humains victimes d’une Apocalypse à la cause indéterminée. « Pour rester dans l’esprit Pop et non mercantile des seventies, j’expose et signe sous des pseudos : Graffeur, Nemo ou encore Nobody. » Son nom est Personne, mais Rizzo est quelqu’un : un artiste multi-facettes et pluridisciplinaire.
Rizzo se décrit comme « biberonné à la Pop culture et au Pop Art ». Les créations de Rizzo sont peuplées d’icônes de la culture populaire. Mur 68 (« Les slogans et les espérances. L’émancipation des femmes et l’affirmation de leur liberté symbolisées par l’icône BB ») œuvre dans laquelle on retrouve Mao, de Gaulle, Lénine ou encore Cohn-Bendit. Le Déjeuner (« En 1820, Ingres peignait La Source. En 1863, Edouard Manet peint Le Déjeuner sur l’herbe. En 2083, après la déglingue, l’herbe a disparu et les seules fleurs visibles sont tatouées sur la jeune beauté portant la jarre. »), dans lequel on remarque un pc portable allumé sur lequel on peut lire « Capitalism crashed. Install new system ? » et un Boeing lui-même crashé qui ne sera pas « réinitialisé ». La fin d’une chose n’est-elle pas le commencement d’une autre ? Finalement, Rizzo est peut-être un optimiste qui ne se révèle qu’à ceux qui acceptent de réfléchir à leurs priorités…
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