Sous l’influence et en lien avec le travail du circassien Yoann Bourgeois (co-directeur du CCN2 de Grenoble) et de ses créations « Fugue pour un trampoline » et « Celui qui tombe », cette oeuvre est une transcription plastico-chorégraphique et visuelle de l’expérience intime vertigineuse et sensorielle de ces spectacles en question. Six danseurs sont installés sur une plateforme de centrifuge. Leurs seuls corps balancent et contre balancent la plateforme pendant qu’elle tourne sur elle-même. Ils s’en retrouvent en équilibre précaire. Si un seul des danseurs chute, alors l’équilibre des autres et le spectacle se trouve en danger.
Ils sont légers comme le pastel, tel que Yoann Bourgeois sur son installation escalier-trampoline. Il chute et rebondi afin d’atteindre le point de suspension zéro. Comme sans gravité, il arrive à flotter un instant. Pour ce travail de reconstitution sensorielle, j’utilise la peinture et le pastel pour retranscrire la notion de vertige. Ce qui se dessine relève d’expérience et de sensations psycho-physiques personnelles par rapport à la vision et perception de ces spectacles. C’est pour cela que pour transcrire le travail de Yoann, je me suis mise directement en condition et en action du vertige et de l’équilibre et déséquilibre sur la toile.
Tout d’abord mon travail relève de la performance corporelle pour en laisser une trace artistique plastique. D’où ma méthode, mon processus de création qui lie action et sensation dans la performance. Comment faire surgir des formes plastiques par la forme corporelle, autrement qu’avec nos mains ? Le corps entier est un outil, alors je l’utilise pour ce qu’il est véritablement. Je met en avant les notions de corps-surface, de corps-imprimé et surtout du corps exprimé. Comment exprimer et lire la danse par la peinture, c’est la question que je me pose et sur laquelle je travaille. Et je souhaite continuer à travailler sur cet aspect en impliquant encore plus dans la danse et la gestuelle dans une notion vertigineuse. Quand le corps tend à tomber, quand le corps tend à rompre, que reste- t-il ? La trace.
Technique : Centrifuge, danse, acrylique et pastel sec sur papier