La sculpture est une activité artistique qui consiste à concevoir et réaliser des formes en volume, en relief, soit en ronde-bosse (statuaire), en haut-relief, en bas-relief, par modelage, par taille directe, par soudure ou assemblage. Le terme de sculpture désigne également l’objet résultant de cette activité.
Le mot sculpture vient étymologiquement du latin « sculpere » qui signifie « tailler » ou « enlever des morceaux à une pierre ». Cette définition, qui distingue « sculpture » et « modelage », illustre l’importance donnée à la taille de la pierre dans la civilisation romaine. Au xe siècle, on parle d’« ymagier » et la plupart du temps, le travail du sculpteur est un travail d’équipe avec un maître et des tailleurs de pierre, comme il est traité dans l’art roman et l’architecture romane. Plusieurs équipes travaillent simultanément sur les grands chantiers des cathédrales.
Les plus anciennes sculptures réalisées par l’homme et ayant traversé le temps sont de petites figurines rudimentaires taillées, en pierre ou en os2, qui servaient probablement à des pratiques magiques, d’ex-voto, d’échanges, de rituels qui permettaient de réaliser des transactions avec des forces surnaturelles ou sociales. La Vénus de Lespugue, sur ivoire de mammouth, en est un bel exemple. Certaines sculptures de taille plus imposante ont survécu aux millénaires qui nous séparent de leur créateur comme les bisons d’argile crue retrouvés dans la grotte du Tuc d’Audoubert en Ariège, les bas reliefs de l’abri sous roches du Roc-aux-Sorciers dans la Vienne ou les monolithes sculptés de Göbekli Tepe en Turquie. Il est probable que des objets modelés, en terre, ont aussi existé, mais en l’absence de techniques de pérennisation (cuisson), cela reste une hypothèse. D’autres sculptures, comme celles du Roc-aux-Sorciers, représentent des animaux sauvages, sans doute des représentations de l’alimentation des peuples de chasseurs-cueilleurs du Magdalénien.
Bien que cet usage, chamanique sans doute, ait décliné, la représentation humaine reste un thème fréquent des sculpteurs. Selon les époques et les civilisations, les artistes ont exécuté ces figurines de manière réaliste, ou bien, au contraire, ont pris une plus grande liberté pour interpréter leur sujet.
En Occident, la sculpture a tardivement été dissociée de la peinture. À Paris, ces deux catégories d’artistes, que l’on distingue nettement aujourd’hui, appartenaient au Moyen Âge à la même communauté de métier des peintres et tailleurs d’images. En effet, avant l’invention des représentations en perspective moderne, le relief d’une image de grand format était rendue par un traitement en bas-relief du plan du tableau, comme sur les sculptures des églises romanes et des cathédrales gothiques (par exemple sur la cathédrale Notre-Dame de Paris dont les couleurs disparues viennent d’être retrouvées).
En France, c’est avec la création des académies de peinture et de sculpture, en 1648, et d’architecture, en 1671, que les deux métiers deviennent officiellement distincts, même si, à la Renaissance, beaucoup d’artistes restent aussi bien peintres que sculpteurs.
Au xixe siècle, on distingue encore le « sculpteur » qui taille des matériaux solides : la pierre, le bois ou l’ivoire, pour créer une forme unique originale, et le « statuaire » qui réalise des modèles en terre (argile), en plâtre ou en cire destinés à être reproduits (technique indirecte de la « taille avec mise aux points ») ou moulés (technique de la « fonte à cire perdue » pour être coulés en métal, en bronze) le plus souvent.