Natasha Godet

Mon art est une matérialisation de nos sens, une quête de l’essentiel, où chaque ligne, chaque mot déconstruit la réalité pour en exprimer l’essence profonde.

Peintre, graphiste et designer, Natasha Godet est née en 1972 et a grandi à Saint-Germain-lès-Corbeil. Comme beaucoup d’enfants, sa passion pour le dessin est née lorsqu’elle était encore une petite fille, mais, contrairement à d’autres, cette passion a grandi avec elle et l’a accompagnée jusqu’à aujourd’hui. Diplômée de l’École Estienne des Arts et Industries Graphiques, une école prestigieuse fondée en 1889, qui a vu éclore le talent de Robert Doisneau, Cabu et Siné, Natasha Godet a également perfectionné des techniques telles que l’acrylique, l’huile, l’aquarelle et les outils numériques à l’École des Beaux-Arts de Rueil-Malmaison.

« Mon travail s’ancre dans une quête constante de création, mêlant imaginaire et surréalisme. J’ai exposé dans divers salons et événements, dont le Salon des Indépendants à Paris, ainsi que lors d’autres expositions en France. » Les formes figuratives et harmonieuses de ses premières œuvres ont disparu pour laisser place à un nouveau style graphique.

Ce style, dit-elle, « marque un tournant important dans ma manière de représenter la réalité. (…) J’adopte une approche plus épurée et structurée. Ce changement s’est imposé naturellement, car j’ai ressenti le besoin de déconstruire les éléments visuels pour les simplifier tout en maintenant une forte charge expressive ». Cette évolution a été marquée par la technique du Line Art. C’est Picasso qui, le premier, a utilisé cette technique, également appelée One-Line Art, et en est le créateur. Avec Matisse, ils ont réalisé des œuvres aux lignes et contours simplifiés. Pour Natasha, le Line Art lui a permis de réduire les formes à de simples lignes dont les traits expriment l’essentiel en ôtant le superflu. Cette approche minimaliste lui « offre la liberté de déconstruire et de recomposer les contours, créant un espace visuel abstrait et libéré des conventions ». Pour Natasha Godet : « L’art est une forme de matérialisation de nos sens, une expression tangible de notre âme. »

Dans cette évolution, on remarque sa composition “GIGI”, dans laquelle le texte est un élément graphique à part entière. Les mots deviennent des formes visuelles : le texte s’enroule et se déconstruit, participant à la composition de manière graphique. Il fonctionne sur deux niveaux : visuellement, il attire par sa forme, et sémantiquement, il révèle son sens lorsque le spectateur s’en approche. Ce style déstructuré, minimaliste, centré sur le Line Art, la fragmentation des formes, l’utilisation du texte et de l’espace blanc, concrétise et synthétise ses explorations pour établir son nouveau style et l’affiner au plus près de sa « quête d’essentiel et de sa volonté de créer des expériences visuelles et émotionnelles à la fois simples et complexes ». Line Art, typographie, dessin numérique : les couleurs sont à la fois vives et discrètes, faisant ressortir certaines parties des œuvres pour les mettre en valeur, mais aussi pour inviter les visiteurs à la réflexion. L’art précède la réflexion.