Isabelle Deledda

L’art est un jeu sérieux. “Maria Lai”
Art Collect - Isabelle-Deledda

Isabelle Deledda est artiste peintre et sculptrice. Née dans les années 1960, elle vit et travaille aujourd’hui à Strasbourg. Si son œuvre est audacieuse, colorée et libre, c’est parce qu’elle est à l’image de celle qui l’a créée : une femme en quête de sens, nourrie d’héritages pluriels et d’un profond besoin de réenchanter le monde.

« J’avais trois ans en 1968. Autant dire que j’ai grandi avec l’insouciance et la certitude de tous les possibles », confie-t-elle. Cette phrase pourrait être le point de départ de sa démarche : retrouver l’élan créatif d’une époque où tout semblait possible, avant que la vacuité et le superficiel ne viennent saturer nos regards. L’art devient alors un territoire à reconquérir, une manière de se souvenir, d’interroger, de faire vibrer l’humanité dans ce qu’elle a de plus intime.

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Autodidacte, Isabelle Deledda forge sa pratique au contact des représentations primitives du monde entier : les signes des Indiens Pueblos, les figures incas, les motifs méditerranéens, les gravures ancestrales… De la Sardaigne de ses racines à la Jordanie, elle glane, expérimente, invente, comme dans un jeu à la fois grave et joyeux — un jeu sérieux, comme l’aurait dit Maria Lai, figure chère à son cœur.

Son univers visuel navigue entre art urbain, figuration libre, iconographie des pin-up des années 50, et hybridations techniques. Elle travaille la peinture, la gravure, le collage, et élabore un langage très personnel, à la fois stylisé et expressif, vibrant de références et de symboles. Certaines œuvres emblématiques comme Îles, Le Déluge, Notre Dame des Fleurs ou encore Dolce Vita témoignent de cette richesse formelle et narrative. L’évolution de son style suit celle de sa vie : au fil du temps, les couleurs se font plus profondes, les formes plus libres, l’émotion plus brute.

En sculpture, une révélation s’impose à elle après avoir découvert l’exposition Il Mondo Magico d’Eugenio Tavolara en Sardaigne. Cette rencontre déclenche en elle le désir de créer une exposition comme une procession : une marche artistique, intime et collective à la fois.

Curieuse des autres, Isabelle ne conçoit pas l’art comme un exercice solitaire. Elle aime découvrir les créations cachées dans les tiroirs, les pièces jamais montrées, les œuvres sauvages ou secrètes. Elle lance ainsi une invitation à tous les artistes, amateurs ou professionnels, à partager leur travail — dans l’idée d’une future exposition plurielle, enrichie de ses propres pièces « décalées et salutaires ».

Chez Isabelle Deledda, chaque œuvre est une voix qui murmure l’essentiel : un besoin d’expression viscéral, une mémoire sensible, une poésie du réel qui résiste au banal. Un monde en perpétuel mouvement, qui interroge, qui relie, et surtout… qui ose.