Christine Théry-Demore

« L’art est beau quand la main, la tête et le cœur travaillent ensemble. » Cette citation de John Ruskin est sans conteste la préférée de l’artiste peintre Christine Théry-Demore qui la met en pratique dans chacune de ses œuvres. Née à Lille et résidant désormais à Antibes, ce sont les religieuses de son école qui ont remarqué son talent et qui ont conseillé à ses parents de l’inscrire aux Beaux-Arts. Peu enclins à laisser leur fille entrer dans un monde qui leur était totalement étranger, ils vont finalement placer la jeune Christine dans une école de comptabilité et de sténodactylo.

Elle commencera sa carrière aux côtés de son père avant de rencontrer son mari à l’âge de 17 ans et de devenir rapidement mère de trois enfants (deux garçons et une fille). Petit à petit, l’oiseau fait son nid et Christine reprend ses pinceaux. Elle commence par redonner une nouvelle vie à des meubles et apprend le ponçage et l’apprêt.

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En 1984, la famille quitte Lille et part sur la Côte d’Azur pour gérer une agence immobilière. Au début des années 90, Christine reprend la peinture sur bois et crée son entreprise artisanale. Elle se forme à différentes techniques dont la peinture sèche, la peinture à l’huile, l’illustration, la calligraphie, les grotesques, le faux-marbre… Elle ne peint plus sur bois mais adopte définitivement la toile. C’est le décès d’un de ses fils qui va stopper pour un temps sa carrière qu’elle mettra en pause pour guérir, avant de partir à Megève pour rencontrer le professeur de peinture Jean-Pierre Besenval. Les blessures et la douleur commençant à s’estomper quelque peu, à l’instar du peintre qui veut adoucir un dessin, Christine apprend alors le trompe-l’œil avec Michel Nadaï, meilleur ouvrier de France. Elle peint pour la première fois un personnage féminin. Elle rentre finalement à Antibes et débute ce qui fera sa renommée : la peinture figurative exclusivement féminine.

Acrylique, huile, dessin, encre, pastel… sont déposés, superposés, entremêlés, afin de donner naissance à des femmes sensuelles, comme celles des années 1930 à 1960 où les pin-up régnaient en maîtresses. Des séries comme Provocation, Ice Cream, Smiling ou Wow, montrent l’étendue du talent de Christine : couleurs vives et femmes intemporelles. Plusieurs récompenses sont venues saluer son travail : en 2020, la Médaille d’argent remise au titre de la qualité de son travail, de la part de la Haute commission des récompenses de la Société Académique Arts-Sciences-Lettres ; la même année, l’Association Italian Nel Mundo a récompensé la qualité de son œuvre et de son parcours ; en 2021, elle a reçu le 1er prix d’art figuratif à l’Espace Miramar de Cannes. Cette année, Christine a amorcé un nouveau virage dans sa peinture et peint, entre autres, sur des cartes marines, tout en continuant son parcours de vie et en mettant de l’enthousiasme dans ses créations.