The International Contemporary Artists (Décembre 2020)

Un portrait en anglais (ici traduit en français) sur Cati Burnot et Caroline Montigneaux

Cati Burnot, alias « Cati », déploie toute sa puissance créative notamment dans ses peintures. Sa technique s’inspire du glacis flamand et des règles d’harmonie du bois et du marbre, qu’elle a acquises à l’Institut Supérieur de Peinture Van der Kelen à Bruxelles, où elle a remporté une médaille d’or.

Ce savoir-faire ancestral est détourné par son pouvoir créatif vers un univers d’abstraction et d’atmosphères éthérées, propres à son monde intérieur. Ses voyages et ses séjours (au Japon, en Afrique noire et désormais aux Antilles) enrichissent sa palette de couleurs vives : éclats de joie, de violence, d’élans puissants. Son monde sensible, constamment traversé par le geste, apparaît dans des formes arrondies. La rondeur traduit souplesse et fluidité, des touches subtiles, des cercles audacieux et une lumière singulière.

Une forme d’animalité émerge, ou plutôt un élément viscéral qui ne propose rien de bestial. Cati évoque, comme elle l’écrit, « le germe des rêves qui demeurent dans le regard et traversent le regard ». Mais ce regard se transforme en une force robuste et féminine, qui rayonne d’une sensualité intense. C’est un mélange du tangible et de l’immatériel, de l’instinct animal et de la féminité.

Cati est capable de révéler ce que nous avons oublié : ce lien entre l’homme, sa vie intérieure et le cosmos. Ses œuvres nous entraînent à l’abandon, portés par cette présence féminine qui nous emporte dans son mouvement et nous conduit à redécouvrir la force de l’être.

Son travail, au-delà de son aspect esthétique, réveille et propose une relation avec le cosmos. Elle nous invite à entrer dans cette proximité privilégiée avec l’espace, en créant de nouvelles conditions de spatialité et de luminosité.

Du compact au fragment, de la transparence à l’incision, l’aventure inaccessible de l’être, le destin de la lumière s’imposent dans leur infinitude. L’espace abstrait est fait de sensibilité et de force, dans l’approche d’une nouvelle vision de la transparence en devenir. Flux persistant, dispersion insistante. L’incandescence ressurgit, éclatée et homogène.

Alors ce monde… est-ce une illusion permanente que l’on nomme réalité, ou un rêve niché confortablement dans l’espace de notre mémoire ?

Caroline Montigneaux est née en 1971 à Strasbourg. Très tôt, ses parents passionnés d’art lui transmettent leur amour de la peinture, de la sculpture mais aussi du design mobilier. Ils affinent son regard et attisent son envie de créer.

Après des cours aux Arts Décoratifs de Strasbourg en tant que candidate libre, elle quitte l’Alsace pour Paris afin d’étudier le design et le stylisme. Mais malgré ce parcours classique, elle n’abandonne jamais son désir profond de création.

Après quelques stages dans des agences de publicité, elle préfère fréquenter le milieu artistique et créatif parisien. Attirée par les défilés, elle choisit finalement de se consacrer à la mode en intégrant la maison Yves Saint Laurent.

Dans son univers, trois axes distincts s’unissent dans une poésie tantôt ludique, tantôt rock, parfois brute. D’abord, ses illustrations et croquis de personnages malicieux, espiègles, un peu fous, complices de nos souvenirs d’enfance, qui nous arrachent un sourire — aux petites filles comme aux femmes. Chaque ligne, chaque présentation célèbre la féminité et la mode, dans un langage à la fois classique et résolument contemporain.

Puis viennent ses œuvres picturales réalisées uniquement à l’acrylique, éclatantes de couleurs, intenses, fortes et joyeuses. Pleines de subtilités, de touches chromatiques nuancées, sensuelles et lumineuses, elles composent un espace poétique et enchanteur.